Si vous faites ou souhaitez faire du yoga, si vous vous intéressez à votre santé, à votre bien-être ou à votre forme, vous vous demandez certainement comment mettre votre alimentation au service de votre santé !
Inspirée d’abord par la tradition du yoga, je pars du principe que nous possédons tous les moyens nécessaires pour vivre en santé toute notre vie ! L’alimentation est un outil essentiel au même titre que l’exercice physique, la capacité de se relaxer, la maîtrise de l’esprit et de la respiration.
L’alimentation est certainement de la médecine préventive et même curative dans certains cas. L’Ayurveda, médecine indienne principalement basée sur l’alimentation et issue de la même tradition que le yoga, va dans le même sens. La tradition du yoga n’est pas la seule à penser ainsi, Hippocrate (460-370 avant J.-C.) a déjà affirmé : « Que ton alimentation soit ta seule médecine ! ». Et depuis quelques décennies, la médecine moderne s’y intéresse aussi!
Que faire pour que votre alimentation vous donne santé et énergie optimale ?
Voici quatre principes simples à intégrer dans votre quotidien. Ils vous amèneront petit à petit à changer vos habitudes…
Ce sont quatre principes pratiqués naturellement pendant des milliers d’années et le plus souvent oubliés dans l’alimentation moderne.
L’alimentation moderne commence avec l’agriculture et l’élevage (pratiqués depuis 10 000 ans), car l’être humain s’est construit génétiquement avec un mode de vie nomade pendant bien plus longtemps.
L’alimentation moderne est plus précisément celle apparue depuis les années 60. L’industrialisation agroalimentaire (production à la chaîne) et la mondialisation du mode nutritionnel ont entraîné une modification des méthodes d’élevage et de culture. Nous avons aussi transformé la façon dont nous mangeons ainsi que notre relation à la nourriture ! Par exemple, les animaux reçoivent des antibiotiques, sont nourris avec du maïs (avant c’était avec de l’herbe), et des pesticides sont répandus systématiquement sur les fruits et les légumes, sans oublier que nous avons accès à tous les aliments à toutes les époques de l’année !
Sûrement comme vous, je me rappelle que mon grand-père me disait que lorsqu’il recevait, petit, une orange dans son bas de Noël, c’était synonyme de fête !
Ce premier principe est issu des écrits traditionnels du Yoga plus précisément Hatha Yoga Pradibika. Il dit qu’il faudrait laisser un tiers d’espace dans notre estomac à la fin du repas. Un tiers est peut-être trop précis, mais c’est simplement pour nous rappeler que c’est une question d’équilibre. Manger trop nous amène, entre autres, à épuiser à moyen terme les organes sollicités pendant la digestion, créant un déséquilibre. Essayez donc la prochaine fois de cesser de manger avant de vous sentir rassasié !
Ce deuxième principe propose une alimentation bénéfique pour notre organisme. Du gros bon sens, direz-vous !?
Pourtant, plusieurs recherches scientifiques démontrent que l’alimentation moderne et occidentale (ou occidentalisée) déséquilibre petit à petit le système digestif et mène à long terme au développement de plusieurs maladies. Interrogeons-nous sur l’obésité croissante, sur toute une quantité de maladies chroniques comme l’arthrose, l’eczéma, l’ostéoporose, l’asthme, pour n’en nommer que quelques-unes !
Depuis les années 80, la médecine moderne a compris combien la microflore intestinale joue un rôle primordial dans le maintien de la santé. Beaucoup de médecins anglo-saxons et français ont fait réaliser des recherches démontrant les points suivants :
Je vous invite à considérer deux choses pour un repas :
Beaucoup de préjugés et de mythes existent en regard à cette forme d’alimentation : manque de calcium, manque de protéines, manque de tous les nutriments pour être en santé. Nombre de personnes suivent ces principes à la lettre, vivent vraiment en santé, et sont plein d’énergie. Il suffit d’investir dans de nouvelles formes de protéines. (J’y reviendrai dans un prochain article !)
Ayez du plaisir lorsque vous mangez. Réalisez que vous mangez au moment où vous le faites, goûtez, savourez, appréciez. Surtout, aimez ce que vous mangez ! Au quotidien, on mange souvent par simple nécessité et, souvent, manger sera l’occasion de faire autre chose : regarder la télévision, lire des nouvelles, jouer à un jeu. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Seulement, vous n’êtes pas présent au fait de manger, vous ne pouvez donc pas vraiment savourer. En prenant le temps de savourer, vous prenez le temps de mâcher, ce qui est très bon pour la santé de votre système digestif!
La prochaine fois, juste avant de manger, souriez sincèrement afin de signifier le plaisir que vous allez avoir de manger ce bon repas !
Soyez plus à l’écoute de l’évolution de vos besoins. L’Ayurvéda, branche alimentaire et médicinale du yoga (existant depuis 3000 ans), affirme que vous devez adapter votre alimentation, notamment en fonction des saisons. Il y a trois saisons selon cette tradition, chacune demandant une nouvelle alimentation en fonction de certaines caractéristiques (je détaillerai les principes alimentation ayurvédique dans un autre article bientôt !). Je sais qu’à l’automne mes nombreuses salades se transforment en soupes chaudes de carottes. La prochaine fois que vous avez faim, donnez à votre corps ce qu’il vous demande plutôt que ce dont vos papilles gustatives ont envie!
Attention ! L’important aujourd’hui est de garder ces principes en tête et de les appliquer dès que possible sans vous forcer ! Vos habitudes changeront peu à peu, tout en conservant un espace ponctuel pour vos petits délices. L’alimentation moderne a tout de même créé de merveilleuses choses. Se nourrir ne doit pas être une punition, cela doit être un plaisir!
Comme beaucoup d’entre vous, j’adore les croissants, un bol de café au lait me fait vraiment plaisir, et une tartine à la confiture me rappelle mon enfance avec délice ! Il ne faut pas devenir fou, l’alimentation devient trop facilement un lieu d’obsession ou de laisser-aller complet !
Vous pouvez utiliser l’alimentation pour renforcer votre santé, pour vous donner une énergie durable et positive, pour prévenir, et même pour traiter, certaines maladies, tout en y prenant plaisir ! Vous serez certainement ravis de faire quelques petits écarts de temps à autre, tout comme moi ! 🙂
PHOTOS : FRÉDÉRIQUE MÉNARD AUBIN
4 Comments
Salut Noémie,
Pour ma part, j’ai migré vers le casi-végétarianisme il y a un certain temps et je voudrais partager deux observations en lien avec ton article, que j’ai beaucoup aimé.
1) En bon élève du Guide alimentaire canadien, j’avais peur de manquer d' »énergie » et de « protéines », et que mon alimentation soit déprimante et insatisfaisante. Et j’avais aussi peur de m’ennuyer de la viande, dont j’aime beaucoup le goût. Ma principale surprise a été de réaliser que, souvent à l’heure du lunch, le plats à la viande que mangent mes amis ne me font pas envie. Le petit bout de rôti trop cuit, les tranches de jambon industriel, ou les pépites de poulet frit n’ont vraiment rien à enseigner à mes géantes salades-repas. Je savoure un steak très bien cuit par un ami ou un super ragoût dans un restaurant, mais j’ai tourné la page sans difficulté, à ma surprise, sur la viande de qualité médiocre de la vie de tous les jours.
2) À l’inverse, je pense que le plus grand défi pour moi a été et continue d’être la rupture avec la « culture » de la viande. Acheter de la viande au marché, la cuisiner, la manger avec des gens, et parler de recettes fait partie de ma culture et me rappelle qui je suis, ma famille, mes origines. Je connais plus de recettes à base de viande que de recettes végétariennes, et le plus dur pour moi a été ce sentiment de « recommencer à zéro », de faire table rase sur une partie importante de mes origines. Si je cuisine un boeuf bourguignon, je sens que je suis l’héritier d’un savoir perfectionné et transmis de génération en génération depuis les temps immémoriaux! Au contraire, si je cherche sur internet des recettes de pois chiche ou de tofu, je sens que je tâtonne, que je cherche à réinventer la roue, que je vais à « contre culture ». Je pense que peu à peu chacun arrive à se reconstituer une culture de l’alimentation simple et saine et à s’échapper du joug de l’alimentation industrielle (et ton article va dans ce sens il me semble), mais ce n’est pas évident.
Au plaisir de te lire !
Christopher
Bonjour Noémie!
Merci pour ces précieux conseils. J’ai hâte de lire la suite 🙂 Par contre, je ne suis pas sûre de bien comprendre la différence entre ce que demande mon corps et ce que désirent mes papilles…
Au plaisir de continuer à te lire,
Stéphanie
Merci Stéphanie pour ce message ! C’est en effet un sujet que je souhaite approfondir bientôt, dans de nouveaux articles. Cette différence elle s’apprivoise avec le temps ! 😉 Voici une piste néanmoins, à titre d’exemple : parfois on se nourrit en répondant aux besoins de notre corps, d’autres fois on se nourrit en répondant aux besoins de nos émotions. À bientôt !
Bonjour
J arrive un peu en retard, mais l importance de votre explication sur les bonnes habitude de l alimentation ne me laisse pas sans réaction. D abord je trouve que c est tres important de lire des choses pareil pour prendre conscience des bienfaits de la nourriture saine sur l entretien d une bonne santé. Ensuite, je confirme qu effectivement peu à peu on peut ameliorer notre santé en evitant les les aliments indigestes et en mangeant pour l energie et le plaisir, mais notez bien qu à cause de notre imprudence ou de notre ignorance on mange ce qui detruit notre santé, Parfois on dit que nous sommes pas responsables, or ce sont nous qui paient! Enfin , je veux savoir si on peut vous demander des conseils lorsqu on on souffre des maladies digestves: comme les calculs biliaires ou l acidité d estomac? Que dites vous sur la pratique du yoga pour soulager l indigestion?
Mes remerciements d avance pour votre réponse attendue