L’expérience subtile d’un asana ? Ode au sourire !
Le Yoga est compris par tous comme l’expérience de postures. Ces dernières s’enchaînent, travaillent de manière globale et équilibrée notre musculature, et nous permettent ainsi de nous préparer à des états calmes et méditatifs.
Si au début, toute pratique de mouvement demande beaucoup de concentration (comment placer les bras ou les jambes, comment engager ses abdominaux et garder son équilibre, etc.), avec le temps, la maîtrise de ses éléments ne devient pas moins exigeante physiquement.
On découvre cette fois comment engager « les bons abdominaux », où placer son regard, comment maîtriser son souffle dans les postures les plus exigeantes, comment passer d’un mouvement à l’autre avec grâce et dignité, comment se détendre même si la posture fait suer chaque pore de notre peau, comment utiliser les muscles profonds (lien pour la vidéo).
Avant ou après, on apprend à s’écouter. Le moment de repos, symbolisé souvent par shavasana ou par l’enfant est primordial. Il permet de découvrir une forme de présence au fait de « ne rien faire », et de vivre ainsi une relaxation profonde. On approfondit aussi cette capacité à s’offrir, par une respiration profonde et lente (même dans les moments les plus inopportuns), la sensation d’un relâchement, d’une détente, en soi.
Développer cette capacité à se détendre est essentiel, c’est ce qui nous permet de passer à l’action.
Puis souvent, on s’arrête ici.
Mais en réalité, toute posture de yoga a des subtilités qu’il devient formidable d’explorer. Exactement comme l’on s’est commis à travailler le corps puis la détente, il devient important un jour de se commettre à l’exploration d’une relation plus profonde à l’asana.
Alors je vous pose la question : quand vous faites votre asana, à quoi pensez-vous ? Dans quel état d’esprit être vous ?
Travaillez-vous à ce qu’il soit merveilleusement exécuté, avec des angles et des lignes parfaites ? Veillez-vous à votre souffle ? Vous assurez-vous de rester un peu détendu ?
En fait, vous rendez-vous compte de ce sur quoi vous déposez votre attention quand vous faites un asana ? De la même manière, est-ce que vous réalisez ce sur quoi vous déposez votre attention entre deux asanas ?
J’ai réalisé un jour, même après plusieurs années de pratique que je tombais dans un rapport mécanique au mouvement :
1) vérifier l’alignement du corps
2) vérifier le rythme doux de la respiration
3) Vérifier le calme, la détente même dans l’effort
Puis si tout était bon, et bien il n’y avait plus grand-chose à faire d’autre sinon parfaire cela !
Que nenni !
Chaque posture de yoga est une expérience. Dès que l’on s’assure que les paramètres de l’expérience sont comblés, cela ne veut pas dire que nous nous commettons à cette expérience.
Souvent, on ne se rend pas compte qu’une quantité immense de pensées traversent notre esprit ou que l’on est sur le pilote automatique. Dans tous les cas, on reste coupé d’une partie de notre expérience, par absence, parfois paresse, ou par appréhension « mentale – réfléchie – réflective » de l’expérience.
Faire l’expérience de quelque chose, c’est le faire comme si c’était la première fois. Lorsque l’on fait un asana pour la première fois, on découvre toute une gamme de sensation, on expérimente par le ressenti. On est ouvert à la découverte tactile, perceptive.
C’est évident que l’on ne peut pas « bien faire » ou « mieux faire ». On fait déjà de notre mieux.
C’est l’écoute des « ouille », des « oulaaa », des « waaaaa » du corps. On découvre aussi les instants de silence où ce que l’on ressent sort complètement de notre champ de connaissance, de notre éventail de référence. On est à l’écoute devant la nouveauté, un peu émerveillé et effrayé en même temps.
Ainsi, l’expérience d’un asana est une expérience physique et intérieure, où toute notre présence est appelée à s’investir dans notre corps, non pas pour noter ou pour vérifier, mais pour expérimenter.
Expérimenter, c’est faire un avec l’expérience. Regardez les enfants de deux ans, c’est si naturel pour eu !
Expérimenter avec tout ce que nous sommes est un « muscle » qui se travaille. C’est un muscle profond de notre être, que chaque asana et chaque transition nous invite à exercer lorsque le temps est venu.
Notre capacité à vivre une expérience totale est une disposition que l’on peut raffiner. N’est-ce pas magnifique que de pouvoir progresser à l’infini ?
L’expérience est quelque part un travail de pleine conscience. On entre dans l’expérience avec toute notre attention, tout notre dévouement. Toute notre présence physique, mentale et intérieure est invoquée.
À partir de cela, un des outils que je préfère pour raffiner une expérience à la fois physique, psychique, intérieure (et éventuellement intime) est l’usage du sourire.
C’est imparable !!
Si vous souriez, même si vous faites semblant tout en exagérant avec enthousiasme, inévitablement cela génère en vous un état souriant, l’expérience intérieure d’un sourire. Autrement dit, le sourire nous ouvre (à l’autre, au moment, à soi, à tout quoi !).
Le sourire est une manière de raffiner et de rappeler constamment la dimension unique de l’expérience du moment. C’est si agréable ! Rien que d’en parler, cela me donne envie de sourire.
En réalité, quand on sourit, toute notre personne est conviée à l’expérience. Les bouddhistes et les Balinais utilisent cette pratique du « sourire intérieur », évoquant le sourire du Bouddha. C’est, entre autres choses, l’état de disponibilité bienveillante du Bouddha.
Alors … pourquoi ne pas tenter de faire votre pratique de Yoga avec ce sourire. Si vous l’égarez, vous savez comment le retrouver ! 😉
Votre expérience de l’asana n’en sera que plus profonde !
Une des MEILLEURES manières d’approfondir son expérience et de raffiner sa pratique, physique et intérieure, c’est par une séance privée. Une séance privée permet de recevoir des outils pratiques et adaptés pour son corps et sa personnalité pourtant enrichir votre pratique, dans les cours de Yoga ou chez soi, pour les mois à venir ! J’offre des séance à distance ou en présence depuis plusieurs années qui ont des impacts fantastiques sur les individus, pour plus de détails, cliquez sur ce lien ! À très vite !
2 Comments
Merci Noémie pour cet article qui, 1 fois de + me fait dire .. hum hum… oui, décidément, c’est facile de passer à côté de la subtilité..
Dans le sens où finalement, je te perçois aussi, comme une « ambassadrice » dont les mots sont pétris d’expérience intégrée..
oui, à ce jour, je considère encore le Yoga comme pas pour moi.. cette idée s’est + fort que moi.. la 1ère chose, ce sont mes limitations physiques.. merci en particulier pour : « expérimenter, c’est faire 1 avec l’expérience »..
Je perçois un besoin d’avoir 1 pratique simple… sans forcément donner 1 dimension « spirituelle »…. juste ressentir, en + de mes limites ma capacité à me déverrouiller en sécurité..
par exemple, aujourd’hui, mes genoux et moi, on est pas copains.. 😉
Bonjour Jenny !!! Ravie de vous lire ! Penser que le Yoga n’est pas pour soi, est une pensée construite ! 😉 Je crois fondamentalement que le Yoga est pour tous – vous le savez. On peut ainsi proposer des mouvements plus subtils à ceux qui ont plus de limitations, ça reste du yoga quand même et les effets sont tout aussi merveilleux pour le corps et pour l’esprit. Dans la subtilité, la simplicité est essentiel pour pouvoir établir une relation « sécurisante » avec son corps. L’écoute se raffine, le respect s’installe et la confiance aussi même lorsqu’il y a des espace qui résistent ! Bravo de continuer d’essayer, le corps a beaucoup à apprendre aux pensées ! Belle journée à vous !