Cette semaine, je discutais avec une amie qui a découvert le yoga, il y a un peu plus d’une année. Nous avions eu une discussion quelques mois auparavant, durant laquelle elle m’a dit que le yoga ne l’intéressait pas du tout, alors je lui avais un peu parlé de mon parcours, et de mon amour pour la chose.
Aujourd’hui, elle suit au moins une classe de yoga par semaine et ce qui fait le plus briller ses yeux, c’est parler du moment qui se situe entre shavasana et la fin de la séance : c’est un moment suspendu hors du temps et de l’espace, rempli de plénitude. Parfois, il dure une seconde à peine.
C’est un moment incroyablement précieux. Un moment de pleine présence.
Un moment où l’on « est » : sans rien chercher, rien attendre, rien faire. Tout est là. Dans le calme et la douceur.
Vous êtes alors (déposé) dans l’instant, dans le présent.
Au quotidien, la vie est souvent un tourbillon d’activités : des activités de travail aux activités en familles, en passant par les activités qui nous tiennent en forme, les activités qui nous font du bien, les activités où l’on s’occupe de notre joli chez-soi, etc. Avez-vous déjà remarqué que la majeure partie de votre quotidien se situe dans le faire ?
Peut-être vous êtes vous déjà dit qu’il serait bon d’investir du temps pour « être ». Vous vous êtes mis au yoga, à la méditation ou au Qi Jong. Peut-être n’êtes vous pas encore passé à l’acte … chaque chose vient en son temps, il n’y a pas d’urgence.
Pendant longtemps, ayant souvent le sentiment d’être prisonnière du faire, j’ai cherché à être, au travers du yoga entre autres. Je souhaitais retrouver le plus souvent possible cet instant suspendu de bonheur serein, cette double sensation de vacuité et de plein.
Avez-vous eu ce sentiment et fait vous-même quelque chose en ayant l’intention de parvenir à « être »?
Combien de fois je me suis retrouvée complètement happée par mon quotidien actif et par mon hamster de cerveau. J’allais alors me promener en forêt pour décrocher, pour ressentir, pour parvenir à « être ». Au bout d’une heure, parfois, le hamster de cerveau toujours à courir, incapable de me déposer pour plus d’une demi-seconde dans le moment présent (ce qui est fort court …). Ce n’est pas évident au début, c’est même frustrant.
Cependant, petit à petit, tranquillement, j’ai réalisé que chercher à être c’était un peu comme courir après sa queue : chercher est une action. Chercher quelque chose implique qu’il y a quelque chose à trouver, un manque à combler. Or « être », c’est aussi être tout ce que l’on est, avec nos joies, nos peines, nos frustrations, etc.
Pendant longtemps, j’ai cru qu’il faillait chercher à rejoindre cet état de plénitude. Eh bien non, selon la tradition du yoga, notre état naturel est un état de plénitude, de notre naissance à notre mort, il est là.
Avec les années, nous avons appris à faire. C’est pourquoi il est normal que le processus pour retrouver consciemment le chemin du « faire » à l’« être » prenne un certain au début. Et lentement, le temps pour établir cette qualité de présence diminue, quel que soit le chemin que vous empruntiez : pour certains ce sera le yoga et pour d’autres ce sera le foot, la marche, le vélo ou la danse. Après une pratique de foot, par exemple, si vous vous arrêtez un instant, votre qualité de présence peut être similaire à celle qui suit le shavasana, cela dépend de votre affinité avec l’activité. À chacun son chemin.
Le processus même est à apprécier. C’est un nouveau chemin à défricher, une présence à cultiver.
Apprendre à être mobile, d’un état à un autre, entre faire et être, est vraiment un grand atout pour votre vie de tous les jours. Cela permet entre autres de :
Pour passer d’un quotidien actif (ou hyperactif), qui s’inscrit dans l’action, au simple fait d’ « être » nul besoin d’être un yogi de haut niveau, de vivre dans l’Himalaya ou de faire une retraite de 40 jours.
Plusieurs fois par jour, prenez conscience prenez conscience de ce que vous faites, réalisez l’une ou l’autre ou chacun de ces petites astuces :
Pratiquer ces mudras quelques minutes vous dépose dans l’instant, dans un état de simplicité et d’ouverture. Vous cultivez un équilibre ancré profondément.
Avez-vous déjà vécu un tel moment où vous vous sentiez « être » ? Si non, soyez sans soucis, il y a un début à tout, il s’agit surtout de ne pas le chercher ! 😉
Comment décririez vous votre premier ou votre plus mémorable moment de sérénité (même s’il a duré une seconde) ?
10 Comments
Bonsoir Noémie,
Bravo pour ce bel article !
Tu as choisi 2 superbes mudras !
Merci 🙂
Pour ma part, je me suis sentie incroyablement sereine lorsque j’ai été seule, face à la mer, au Danemark, dans la ville de Roskilde. Le temps n’existait plus et j’étais entièrement « happée » par l’instant. C’est si rare de vivre ça malheureusement dans nos vies, comme tu le soulignes bien, à 100 à l’heure.
Pour retrouver cette sensation, je pratique et enseigne le Yoga. Savasana, que je le pratique ou que je guide mes élèves dans la posture me permet de complètement lâcher prise !
Le Yoga est vraiment un beau cadeau pour mieux savourer l’instant présent !
Belle continuation dans ton blog et à bientôt,
Claudia de YogaPassion
Merci Claudia de partager ce moment où tu as plongé dans l’être.
Ces moments là sont inoubliables et deviennent de belles références et de grandes sources d’inspiration pour les petits moments du quotidien où l’on se dépose pour lâcher prise ! À bientôt ! 😉
Bonjour Noémie.
Se positionner dans » l’être » et moins dans le » faire », c’est tout un programme. Je me mets en position, ça pas de problème, je tiens bien la posture. Quant au mental, c’est autre chose ! Mais bon, je ne désespère pas ( l’art nait de la pratique) n’est ce pas ? Merci beaucoup pour votre sujet. Je vais pouvoir pratiquer avec les mudras que vous proposez.
à bientôt.
Merci pour votre commentaire Thierry ! C’est effet tout un programme qui se développe petit à petit. C’est souvent le mental qui a du mal à cesser de chercher à faire et à laisser être. Ressentir est généralement une grande clé, alors l’esprit s’apaise et écoute ! J’espère que la pratique est efficace ! Au plaisir ! 😉
Bonjour Noémie
Je viens de découvrir votre site , je le parcours depuis un bon moment et je me régale. Je suis moi même pratiquante de Qi Gong que j’enseigne aussi (entre autre), (c’est mieux que Qi Jong que j’ai vu dans un de vos articles puisque cela vient de 气功 , c’est un détail et ceci sans l’ombre d’une idée de supériorité quelconque 😉 )
Je trouve beaucoup de similitudes entre nos deux pratiques mais j’apprécie surtout la façon dont vous faites partager votre connaissance.
Bravo et bonne route
Bonjour Laurence !
Ravie de savoir que vous vous régaler. Quel bonheur de lire tant d’enthousiasme et cette joie réelle ! Merci beaucoup ! Je crois sincèrement que toutes les voies du corps qui mènent vers le mieux être et la santé, qu’importe leur tradition se rejoignent toutes en plusieurs points. Merci d’ailleurs pour la petite note sur le Qi Gong, il m’arrive parfois de ne pas voir de petites coquilles. Au sincère plaisir de faire votre rencontre un jour. 🙂
merci Noémie pour ce partage..
penses-tu qu 1 mudra, en pratique d accueil de l insomnie nocturne pourrait aider le cerveau à entrer en mode « dodo » ?
bien à toi 🙂
Oui ! Je vais regarder ce que je trouve et je te rennes là dessus ! À tout bientôt ! 🙂
Bonjour Noémie,
Merci pour ce bel article ! Est-ce que tu connaitrais un livre qui récapitule les principaux mudras ? J’ai trouvé un article sur la mudra mukula qui parle de Gertrud Hirschi…
https://yogasatya.fr/2017/01/10/mudra-mukula/
Merci encore !
Bonjour Aurélie ! Je connais des livres, mais pas en français. Est-ce que cela t’intéresse quand même ? Je prépare un petit guide des Mudras, je viendrai poster le lien ici quand il sera prêt ! Autrement, j’annoncerai sa sortie sur la newsletter ! Mukula mudra est un merveilleux Mudras en effet et cet article est bien riche ! Merci du partage ! 🙂