« Comme il est difficile de faire simple », disait Vincent Van Gogh !
Comme il disait vrai. Plus on fait du yoga, plus on réalise que les plus grands défis se retrouvent dans la simplicité.
S’asseoir. N’est-ce pas simple ?
Beaucoup regardent les postures avancées de yoga avec admiration et dédaignent facilement la simple « posture en assise »… et pourtant ! Pour quelques « happy few », rester assis longtemps avec aisance est d’une évidence enfantine, pour les enfants de deux ans c’est aussi le cas (observez-les si vous en avez la chance !).
Êtes-vous en mesure d’être réellement confortable en posture assise pendant plusieurs minutes ? Êtes-vous capable de garder votre joie et votre légèreté ?
S’asseoir et rester longtemps dans cette posture font grimacer la plupart des gens. Combien de fois ai-je vu des personnes souffrir de cela alors que nous prenons quelques moments pour pratiquer les techniques de respiration ou la méditation, des centaines facilement.
Combien de fois ai-je vu dans mes classes de yoga, après avoir dit à tous de s’asseoir confortablement, des personnes avec les genoux presque dans le front, le dos tout rond et une expression de souffrance sur leur visage ? Ces incrédules de l’expression « s’asseoir confortablement » ont raison ! Alors, le plaisir que l’on est sensé retrouver à méditer ou respirer s’estompe complètement, le plaisir disparaît, et tout tourne autour de l’inconfort, plus rien n’existe !!
Il est nécessaire d’apprendre à être minimalement confortable dans la posture. C’est comme si on demandait à un grand-père d’apprécier les bienfaits de la posture sur la tête… pour apprécier les bienfaits, il est nécessaire de s’asseoir correctement (il est certain que certains grands-pères aux capacités insoupçonnés peuvent tout à fait en apprécier les effets, par ailleurs).
S’ASSEOIR, UNE POSTURE À APPRIVOISER
Toute la tension que nous accumulons au quotidien, physiques, psychiques et émotionnelles, se logent dans notre corps et favorisent le raidissement de certaines régions du corps, particulièrement les épaules et les hanches. De plus, puisque beaucoup d’entre nous passent la majorité de notre journée assis, appuyé sur un dossier, nous perdons la tonicité des muscles abdominaux. Alors pour se tenir droit on utilise davantage les muscles du dos (ouille les tensions !) que les muscles abdominaux (pour plus de détails sur le fonctionnement de ces régions du corps, lisez cet article sur les 4 régions du corps à connaître en yoga). Une fois en assise, il est fort stressant d’être aussi inconfortable !
Il est particulièrement vrai que le plus grand défi de la posture assise est sa simplicité. Faire simple veut dire utiliser un minimum de muscle possible, mais utiliser les bons muscles est impératif (sinon cela crée des tensions inutiles). C’est en pratiquant que l’on « comprend » comment utiliser les bons muscles pour rester en assise sans souffrir des tensions.
Alors, comme toute autre posture de yoga, il est nécessaire de la pratiquer le plus régulièrement possible ! Petit à petit, le corps retrouve le chemin de la simplicité !
Alors qu’elle paraît sans effet grandiose, la posture en assise a de nombreux effets bénéfiques sur le corps comme sur l’esprit. Elle offre tonus et flexibilité dans ces deux sphères ! Et si vous avez l’impression de la maîtriser, elle présente des variations (j’en propose quatre dans cette vidéo) qui vous permettront d’avoir toujours à relever un défi.
En yoga, on s’assoit pour pouvoir respirer librement et pour méditer calmement. Mais si notre corps crie et se crispe, il est certain que cela n’améliorera en rien notre respiration, et cela ne nous amènera pas au calme intérieur !
QUELQUES ASTUCES POUR APPRIVOISER L’ASSISE SIMPLE
C’est toujours ce que je conseille dans les cours de méditation ou dans les cours de respirations. Exercez votre corps à s’assouplir par la posture en assise, mais ne vous faites pas violence non plus ! Restez doux et compréhensif à l’égard des limites actuelles de votre corps et rappelez-vous que rien n’est permanent. Vous pouvez vous aussi accéder petit à petit à la souplesse de vos hanches.
Pratiquer le Nidra est une autre forme de méditation, que je conseille souvent à ceux qui trouvent l’assise insupportable au bout de quelque temps, pour plus de détail à ce sujet, cliquez ici !
9 Comments
Bonjour Noémie,
merci pour ces conseils de positions!
J’ai un problème au sacro iliaque (suivi en physio) qui ne me permet pas vraiment de rester assise pendant ma méditation. Votre dernière proposition «la foudre» semble idéal mais il n’en demeure pas moins que pour moi, c’est la position couché qui est le plus confortable. Seulement, souvent, je m’endors…Est-ce que mon corps bénéficie quand même des bienfaits de la méditation couché? Je me dis que c’est mieux que de ne rien faire! Merci!
Bonjour Marine ! Merci de votre question. Votre corps et votre esprit profitent d’un très grande quantité de bienfaits même si vous êtes couchée lors de vos méditations. Si vous vous endormez, il y a aussi beaucoup de bienfaits, mais ce ne sont pas exactement les mêmes que si vous restiez éveillée et concentrée. 😉 Ce qui est formidable, c’est que vous pratiquiez la méditation en respectant la condition de votre corps. Pour cela mille fois bravo! Le défi est maintenant que vous vous exerciez à maintenir votre vigilance toujours un peu plus longtemps, un jour vous serez en mesure de rester éveillée et présente tout au long de la méditation. D’ici là, si votre corps a besoin de dormir et bien que grand bien lui fasse ! Bonnes méditations !
Bonjour Noémie,
Merci de partager ces informations.
Pour ma part, ça varie d’une méditation à l’autre, mais ce qui à tendance à revenir le plus souvent c’est l’engourdissement dans une jambe, comme si la circulation ne se faisait pas bien. À ce moment-là, je déplie mes jambes et ça se replace, mais jamais pour bien longtemps. J’aimerais identifier ce qui cause cette engourdissement. Y-a-t-il des mouvements qui je pourrais favoriser pour diminuer cette engourdissement?
Merci
Coucou Karine, la circulation qui ne se fait pas bien dans une jambe est souvent le reflet de tensions accumulées au niveau de l’aîne, du bas du dos ou des fessiers. C’est souvent l’accumulation de stress qui favorise l’accumulation de tension. Souvent on ne perçoit même plus ces tensions, elles sont devenues la norme pour notre corps. Mon meilleur conseil serait de raffiner toujours un peu plus ta sensibilité dans cet endroit du corps, de te dire qu’il est toujours possible de relâcher plus de tension, de faire le vide dans cette zone. Le souffle peut être d’un excellent support : les endroit où tu ne ressent pas le souffle son encore contraints, tu peux alors repousser les limites de ta perception du souffle dans ton corps. Plus la tension se libèrera plus la circulation sera libre, c’est un travail à long terme ! 😉
Merci, Noémie, pour tes conseils concernant la position « assise »… Un peu plus loin, à propos du plancher pelvien, le conseil de J-F Harvey va à l’encontre de ma pratique… Car en ce qui me concerne je suis plus à l’aise pour contracter le plancher pelvien à la fin d’une expiration, après avoir creusé le ventre, et non, comme lui, au cours d’une inspiration (si j’ai bien compris !!!). À propos du bas-ventre, on dit que le mudra « maha-sakral » lui est favorable. Il consiste d’abord à mettre en contact dans chaque main les extrémités du pouce et de l’auriculaire, puis on met en contact les extrémités des annulaires des deux mains. Après quelques respirations lentes, on inverse le rôle des auriculaires et des annulaires (dans chaque main, « pouce + annulaire », et contact entre les deux auriculaires). C’est facile, on ne risque rien d’essayer !!!
Bonjour Noémie,
Super l’explication d’être bien assise pour les respirations et méditation. Par contre assise sur les talons coupent trop la circulation et favorise les varices. Je déconseille à mes élèves d’être ds cette position trop longtemps. J’aime beaucoup ton site.
Bonjour Lise ! Ravie que cette petite vidéo résonne ainsi ! Pour méditer longtemps, il est très vrai que sur les talon ça peut être exigeant !! Une telle compression ne peut être tenue des dizaines de minutes, en effet, et devrait idéalement être suivi d’une posture qui implique que les jambes s’élèvent vers le ciel pour équilibrer le travail circulatoire. Merci pour la subtilité ! Une option pour pratiquer la méditation sur les genoux pour un long moment, c’est avec deux blocs ou un petit banc sous les fessiers entre les talons, comme ça, la circulation reste fluide. Au plaisir de te rencontrer un jour. 🙂
Bonjour Noémie,
Je suis arrivé sur ton site presque par hasard, n’étant jusque là pas particulièrement attiré par le yoga, du moins ce que je pensais en savoir, et pourtant je suis très intéressé par ce qui s’y trouve. En particulier dans le cadre de cette vidéo, quelle est l’idée derrière le fait de différencier hommes et femmes dans la deuxième posture que tu présentes ?
Impatient d’en apprendre encore plus, merci à toi pour tout ce que tu partages déjà
Bonjour Jack ! Je suis ravie de lire ton intérêt. Le Yoga à mon sens c’est un art de vivre avant tout. Le fait de différencier les hommes et les femmes vient du fait que les côtés droit et gauche du corps correspondent respectivement, dans la tradition du Yoga, au côté masculin et féminin. La jambe extérieure vient supporter celle qui est à l’intérieur. Selon le genre de la personne, la disposition des jambes favorisent un équilibre et une stabilité entre le féminin et masculin dans cette personne. C’est cet équilibre intérieur entre nos polarités qui favorise et supporte la méditation. C’est une piste de réponse ! 🙂 Je dois dire que votre question me donne envie d’écrire un article sur le sujet. Restez à l’affut des publications des prochains mois pour une réponse en ce sens. Au plaisir !