Le yoga ça aide à faire le vide. Quand tes idées viennent, ça te permet de les constater et de les laisser partir sans t’en imprégner. Il y a des pensées qui sont bonnes à certains moments, mais des fois elles n’ont pas lieu d’être. Des fois, le soir, s’il y a quelque chose qui me stresse, ça me permet d’être capable de me dire que ce n’est pas le moment pour ça.
C’est apprendre à être dans le présent. Ne pas anticiper ce qui peut/va arriver, ne pas être stressé devant toutes les choses qui peuvent être stressantes, être capable d’être là, de se dire : peu importe, ça va aller. Ça enlève la presse, le stress constant de la ville, l’état d’urgence constant : le besoin de toujours aller quelque part, de toujours être en déplacement, de toujours aller vers quelque chose d’autre. On est en constant mouvement alors que la réponse est… là, pas dans le mouvement, dans le moment présent.
Quand on est enceinte, c’est un moment où on est beaucoup centré sur le bébé et sur l’accouchement qui s’en vient, le yoga ça me permet de me concentrer sur moi et pas seulement sur lui. Ça me permet aussi de fusionner avec lui, de le sentir, de partager cela aussi avec lui, de lui transmettre des bonnes énergies, de le préparer à l’accouchement. Le yoga me permet d’apprendre à respirer, d’apprendre à être à l’intérieur de moi et de trouver la force d’affronter la suite.
Je pense que les meilleures ressources au moment de l’accouchement sont à l’intérieur de toi. Ce calme, tu peux le trouver et le laisser aller dans le moment présent : c’est aussi se permettre de perdre le contrôle. Et ça pour moi c’est un défi, ne nous mentons pas! C’est en travaillant avant l’accouchement, c’est en me préparant, que je vais avoir la force de mieux lâcher prise. Et le yoga, quand tu fermes tes yeux et que tu fais tes exercices, tu te fous des autres, tu as moins de barrières en tout cas.
C’est accepter que je ne sache pas comment ça va se passer, je ne sais pas ce qui va arriver. Donc, si je trouve la force au jour le jour de vivre le moment présent et de me renforcer là dedans, je me dis que quand ça va arriver je vais avoir cette force à l’intérieur de moi pour traverser cette épreuve. Ce n’est pas une épreuve d’ailleurs, c’est un moment.
– Chloé, Orthopédagogue –PHOTO : FRÉDÉRIQUE MÉNARD AUBIN