Dans la vie, dans notre monde occidental ou occidentalisé, nous sommes inévitablement, un jour ou un autre, presque tous confrontés à un vide intérieur inconfortable. Nous ressentons alors un sentiment de manque et notre problème est qu’il est désagréable, voire douloureux.
Souvent, c’est la vie qui nous mène vers ce sentiment de manque profond.
Sa source est multiple : la mort d’un proche, un départ vers une contrée lointaine, être loin de ses proches, un objectif qui semble toujours s’éloigner, l’atteinte d’un objectif tant attendu qui se transforme en un point d’interrogation pour la suite, une rupture, la perte d’un travail… Ce vide intérieur peut aussi être révélé par un mode de vie qui ne nous convient pas !
Il y a autant de sources de vides que d’êtres humains, je crois bien. Ce sentiment va, vient et revient, tout au long d’une vie.
EXPÉRIENCE DE VIDE !
Voilà le plus grand sentiment de vide qui s’est installé en moi. Après quelques années au cours desquelles je vivais un mode de vie de fête constante, de quête de plaisir sous toutes ces formes (comme tant de jeunes de mon entourage), j’ai réalisé que tout ce que je cherchais à l’extérieur, tout ce que je cherchais n’était en fait qu’une diversion. C’était une manière d’échapper à ce trou béant que je sentais dans ma poitrine, dans ma vie ! Il m’était insupportable, je ne savais quoi en faire !
J’ai cherché la solution partout autour de moi, dans les études, dans les amis, dans l’amour, dans les sports, dans les voyages… Rien n’y faisait ! Par moment, je l’oubliais, mais il revenait et me faisait souffrir!
Alors, je me suis demandée très sérieusement si la vie valait la peine d’être vécue, mais je me disais qu’il devait nécessairement y avoir une solution.
Il y a peu de temps, je discutais avec une amie. Il y a quelques mois, elle est partie à l’étranger et a réalisé que, malgré tout le confort qu’elle avait avant et toute la belle vie qu’elle s’était construite dans sa ville d’origine, elle retrouvait ce même inconfort vécu lors de son adolescence, ce même vide. La distance avait effacé son bien-être, et elle se retrouvait avec un manque fort désagréable, presque insupportable. Après avoir tenté de chercher une solution à l’extérieur, dans les rencontres ou le travail, elle a bien réalisé que la solution était en elle. Ces années de confort (sur tous plans : relationnel, matériel, etc.) avaient certes comblé ce vide, mais ne lui avaient pas réellement permis d’en prendre conscience. Quelle belle réalisation !
J’oserais ajouter que tout vient à point nommé, que nous ne sommes jamais parfaitement prêts et qu’il ne sert à rien de forcer cette rencontre !
LE YOGA ET VOTRE RELATION AVEC LE VIDE!
Tout cela pour dire que nous avons ressenti toutes les deux la même chose : le yoga, sans remplir le vide, nous a permis de l’apprivoiser. Il est devenu de moins en moins inconfortable, puis, plus du tout. Je dirais même plus, il devenu un source de transformation positive, de dépassement (Peu à peu, bien sûr … cela peut prendre bien du temps ! Nous ne sommes pas dans le monde des solutions miracles ! ).
Le yoga nous a permis à toutes les deux – comme à bien d’autres d’ailleurs – de nous adresser à notre intériorité, et d’entrer en relation avec nous-mêmes de manière positive.
Ce que j’adore du yoga, et que j’embrasse totalement, c’est que cette tradition considère – comme vous peut-être – que l’être humain est naturellement fait pour être heureux, pour être en santé et pour être comblé !
Si vous vous apprivoisez, vous rencontrerez naturellement le bonheur.
NE PLUS CHERCHER !
Faire du yoga ou de la méditation, ce n’est pas chercher une réponse, ni les raisons de votre inconfort, ni les causes de ce sentiment de vide intérieur. Vous savez qu’il est là, vous le ressentez, vous l’observez (vous lui souriez ?).
Regarder la réalité vous donne la possibilité de changer.
Pendant la pratique du yoga, vous pouvez ressentir et regarder cet inconfort sans le juger, sans le blâmer, tout en restant attentif aux feintes de votre esprit pour vous détourner de ce que vous ressentez réellement, au fond de vous.
Vous ne cherchez plus à remplir quoi que ce soit.
Tout cela pour dire que je crois que le yoga peut donc être aussi un moment pour ressentir et regarder à l’intérieur sans être dans un rapport mental – de réflexion, d’évaluation, d’interrogation – à ce vide.
Le yoga nous permet de ressentir sans nécessairement avoir à verbaliser. Car, parfois, à force de parler, nous amplifions, nous dénaturons ce que nous ressentons. Ressentir, régulièrement, nous permet souvent apprivoiser un inconfort intérieur.
Faire du yoga c’est aussi regarder à l’intérieur c’est vous donner la possibilité de vous réapproprier votre potentiel, vos possibilités et ce, peu importe votre âge ! Faire du yoga, c’est la possibilité de se réinventer !
Votre regard sur vous-même se transforme et transforme nécessairement votre vie, votre vision des autres et du monde. D’autres façons de penser, d’autres modes d’être vous sont non seulement possibles, mais vous sont accessibles !
C’est le merveilleux pouvoir du yoga au quotidien : un petit regard intérieur chaque jour, et vous donne la possibilité de changer vos réflexions, votre mode d’être. C’est aussi le pouvoir de la patience.
QUATRE ÉTAPES POUR APPRIVOISER LE SENTIMENT DE VIDE
Juste le fait d’imaginer cette possibilité ouvre les fenêtres du possible et, sincèrement, beaucoup plus de choses sont possibles que l’on croit ! J
ENFIN …
Si tout va bien tant mieux ! Mais si un vide se fait sentir, si on a du mal à digérer un séparation, il y a d’autres solutions que d’aller chercher à remplir ce vide par des éléments extérieurs.
Et si vous allez va toujours à l’extérieur, restez sans jugements. Tôt ou tard, vous regarderez à l’intérieur.
Ce vide, il m’arrive encore de le ressentir parfois, il n’a plus la même forme, la même texture, la même saveur. Et je sais, dès qu’il arrive, qu’il est un simple sentiment. Je le regarde, je respire, et l’inconfort disparaît.
Ressentez-vous un vide inconfortable ou avez-vous déjà eu ce sentiment ? Qu’est ce que vous en faites ? Comment vous sentirez-vous sans vide ?
12 Comments
Très bon sujet!
C’est une véritable bête noire ce vide. Il arrive, très sournoisement, sans crier gare et puis: bang! C’est inconfortable, mais je me répète cette phrase de Nicole Bordeleau; «pour le moment c’est ainsi» et en sachant que cet état sera éphémère..
Mais un jour ce vide devient espace….. fondamental, vital!
@ Nadine : en effet, de se rappeler que ce n’est pas un état permanent est une super bonne tactique ; se demander « y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour le rendre plus confortable, plus doux ? » peut aussi l’apaiser. Il devient alors moins sournois, voire plus du tout ! Merci beaucoup Nadine !
@Géraldine : Oui…tellement. Le sentiment d’être avalé, d’être en carence n’existe plus : on se dépose et on se repose ! Merci beaucoup !
Le vide dont parle le yoga n’est pas un sentiment, vous confondez la conscience du vide avec le vide de la conscience et l’art de la méditation est l’art d’aller justement vers ce vide de la conscience jusqu’à ce que le voile se déchire, que quelque chose se révèle; que notre nature profonde et lumineuse fasse jour et coincide avec la conscience
Dans cette conscience vidée de ses contenus notre racine, notre identité essentielle se découvre et c’est là que commence une vie spirituelle réelle et effective,
Tout Yoga s’inscrit dans un chemin de connaissance et de transformation de soi.
Bonjour Gérard ! Dans cet article, mon intention est d’aborder le sentiment de vide, de manque ou d’incomplétude qui peut inciter certaines personnes à commencer le yoga. La pratique du Yoga est l’occasion de poser un nouveau regard sur ce sentiment de vide. Le chemin dont vous parlez vient ensuite. C’est donc de manière délibérée que je ne parle pas du vide de la conscience dont vous résumez très bien les grandes lignes dans votre commentaire. Merci d’ailleurs pour cela, ce pourrait être le sujet d’un nouvel article ! Au plaisir.
Merci profondément chère Noémie… j’habite dans le sud de la France…. j’aurai adoré pouvoir te rencontrer… en tant que prof de Yoga, et même en tant qu’amie…. C’est bizarre internet…. à la fois nourrissant, mais aussi frustrant… :-/
Cet article a éveillé une réflexion que je n’avais jamais pris le temps d’imaginer… Aujourd’hui, je fais 1 bond en avant car tu as su mettre en mots ce que je côtoie particulièrement à ce stade de ma vie… c’est déjà un bon reset………… j’aurai 1 question : peut-on dire que le yoga est 1 forme de méditation en mouvement ?
Moi qui n’étais pas très copine avec le yoga… en fait, ton article éclaire à plus d’1 titre ma nouvelle perception…
A défaut de pouvoir venir à Montréal … en attendant, je suis heureuse de faire partie de tes abonnés de coeur, ici sur ton Blog de coeur 🙂
Chère Jennifer ! Merci de ce doux et généreux message, merci de tant d’ouverture, je suis tellement heureuse que cet article éveille en toi de nouvelles perspectives ! Et oui, c’est exactement cela, le yoga est une forme de méditation en mouvement. C’est en cela, entre autres, que la pratique du Yoga a des profondeurs insoupçonnées ! Je serai ravie également de faire ta rencontre, je passe régulièrement par la France et j’annonce mes ateliers souvent par la newsletter. Avec tout mon coeur, au plaisir. 🙂
Je crois que je vais garder cet article en favoris. Je l’expérimente souvent ce vide intérieur, en m’étant toujours dis, vainement, qu’il faut que je trouve une solution pour le remplir ou m’en débarrasser.
Bjr j’aime votre article moi qui si mal dans ma peau du à mon vide intérieur..qui me ronge..qui me fait souffrir…merci Noemie..j’aurai voulu converser avec vs..je vs ai laissé mon mail..
Emmanuelle
Bonjour Emmanuelle! Je vous ai écrit un email. Au plaisir de vous lire, Noémie 🙂
Dépendante affective je vis actuellement ce sentiment horrible. Il me plonge dans une anxiété permanente. Un vide intérieur causé par des carences affectives précoces, une faible estime de moi, un manque de confiance en moi, un besoin d’amour et de reconnaissance jamais comblé… c’est très difficile de vivre ça (parfois si difficile qu’il m’arrive brièvement de penser au soulagement de la mort).
Je tente d’accueillir ce vide mais parfois je lui en veux de me faire tant souffrir.
J’essaie de méditer (pleine conscience) mais je ne suis pas assez assidue pour que cela porte ces fruits.
Difficile chemin…